
Le « visa run » en Thaïlande : durcissement des règles en 2025
Pour de nombreux expatriés, voyageurs de longue durée ou “semi-résidents”, le recours au fameux “visa run”, qui consiste à sortir du pays pour mieux y revenir afin de prolonger ou renouveler son séjour, était une sorte d’astuce bien connue. Ces dernières années, en 2025 notamment, les autorités thaïlandaises ont durci les règles et renforcé les contrôles, rendant cette pratique beaucoup plus risquée.
Qu’est-ce qu’un visa run ?
Un « visa run » se déroule lorsqu’une personne sort de Thaïlande (par voie terrestre ou aérienne) puis revient peu après, souvent pour bénéficier d’un nouveau tampon d’entrée ou d’un visa exempt de visa (« visa exemption ») ou d’un visa de touriste. Cela permettait de rester légalement plusieurs mois sans passer par un visa long terme. Cette stratégie fonctionnait fréquemment depuis les frontières terrestres (Myanmar, Laos, Cambodge, Malaisie) ou via un retour rapide depuis un pays voisin.
Pourquoi les règles ont-elles évolué ?
Les autorités thaïlandaises justifient ces changements par deux motifs principaux :
- La lutte contre les abus : certains européens ou étrangers effectuaient des « round trips » fréquents et pratiquaient de facto une forme de résidence prolongée sans visa adapté. Ces pratiques sont liées à des affaires de travail illégal, d’escroqueries en ligne ou de fraude ;
- L’attractivité de « bons visiteurs » : la Thaïlande souhaite encourager un tourisme de qualité et limiter les entrées/dimensions de séjour qui semblent viser une vie prolongée sans statut adapté.
Quelles sont les nouvelles règles à connaître ?
Voici les principaux changements en vigueur ou appliqués de façon renforcée en 2025 :
- Les entrées successives « visa free / exemption de visa » via les routes terrestres ou les frontières sont désormais limitée à deux fois par an, pour de nombreux visiteurs sans visa permanent ou long séjour.
- Les extensions de séjour après entrée en exemption de visa sont également inspectées avec plus de rigueur : deux extensions maximum, la seconde période étant souvent très courte (par exemple 7 jours).
- Le comportement de l’arrivée est scruté : les agents d’immigration peuvent refuser l’entrée s’ils estiment que la personne cherche à “vivre” dans le pays sans statut adéquat.
- Les entrées par voie aérienne restent un peu plus souples, mais le principe général est : ne pas compter uniquement sur des « round trips » pour prolonger indéfiniment un séjour.
Implications pour les expatriés ou séjours répétés
Même si vous n’utilisez pas le visa run pour “vivre” en Thaïlande à plein temps, voici ce qu’il convient de surveiller :
- Si vous comptez alterner résidence en Thaïlande et séjours à l’étranger sans demander de visa long séjour, vérifiez vos historique d’entrées/sorties : un trop grand nombre d’entrées « courtes » pourrait susciter un refus.
- Si vous entrez par voie terrestre et sortez immédiatement (par exemple cambodge ou laos) puis revenez, l’impact est plus fort et l’immigration peut considérer cela comme visa run abusif.
- Si votre profil ressemble davantage à une vie semi-résidente (résidence, logement, banque en Thaïlande, etc.), envisagez un visa adapté (travail, retraite, long stay) plutôt que de dépendre d’entrées successives.
- Les frontières terrestres sont maintenant davantage contrôlées : la pratique du « faire le double » (exit-re-enter en 1 jour) est fortement déconseillée.
Que faire si votre projet est de résider partiellement en Thaïlande ?
- Passez en revue votre stratégie de visa : préférez-vous des entrées fréquentes (risquées) ou une formule légale de long terme ?
- Rassemblez vos justificatifs : logement, banque, revenus, etc. L’immigration apprécie un profil clair, non un usage de court séjour répété.
- Consultez un conseil juridique ou agence d’immigration pour envisager un visa adéquat (non-immigrant B, O, O-A, LTR…).
- Gardez un historique propre : évitez les entrées/sorties immédiates, veillez à ce que vos séjours ne présentent pas un motif apparent d’installation sans statut.
En résumé
La Thaïlande a renforcé en 2025 l’application de ses conditions liées aux fameux « visa run ». Si avant cette pratique permettait de rester au pays en mode semi-résident sans visa long, aujourd’hui les mois successifs d’entrées-sorties sont de plus en plus scrutés et peuvent conduire à un refus d’entrée. Pour toute personne envisageant une résidence prolongée ou semi-permanente en Thaïlande, il est désormais plus sûr, et plus conforme, de privilégier un visa spécifique adapté à son profil plutôt que de compter sur des entrées successives via exemption ou passage frontière rapide.
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